Chroniques anachroniques – Feuilleton astral 3 : le Bélier

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Et si nous passions l’année à parcourir le zodiaque ? À chacun son signe !
Ramenés à Basse Époque d’Égypte par les voyageurs, nos signes du zodiaque évoquent séparément des concepts utilisés dans la symbolique égyptienne. Ces signes apparaissent dès le Moyen Empire (XXI-XVIIIe s. avant notre ère) regroupés comme ornement de plafond ainsi qu’à l’intérieur des couvercles de sarcophage, répartis autour de la figure de Nout (la voûte céleste), reprenant la distribution des mois selon le calendrier des anciens Égyptiens.
Notre zodiaque des magazines féminins en est l’héritier direct.

 

Image : Chroniques anachroniques – Feuilleton astral 3 : le Bélier
Médaillon de la façade du narthex de la Basilique du Vézelay

 

D’après les égyptologues, il ne s’agit pas du bélier du dieu Khnoum (bien qu’il soit gardien des sources du Nil et qu’il provoquât l’inondation du Verseau selon la mythologie d’Éléphantine), maître des Cataractes, avec son tour de potier, mais du bouc de Mendès, dont le sanctuaire est localisé à l’Est du Delta. Par le souffle de ses naseaux, il redonne l’air permettant au fœtus du futur soleil, comparable à un petit être aquatique (cf. notre photo) de transformer ses branchies en poumons. Le soleil renaît en poussant son premier cri à l’air libre.

Les astrologues le rangent avec le Sagittaire et le Lion parmi les signes de feu. Comme Mars y a sa demeure diurne, sa couleur est le rouge et son métal l’acier. Les natifs du bélier se caractérisent par des dispositions combatives, un esprit sûr de lui, mais surtout par un engagement, une persévérance et un désir de progrès. Ce n’est pas un hasard s’ils sont Bélier !

Certaines divinités possèdent les attributs du Bélier : le dieu de l’orage germanique Thor, le dieu Khnoum, Jupiter Amon (représenté avec une tête de bélier), et aussi l’Hermès des Grecs (représenté comme un porteur de bélier, kriophoros).

Dans la conscience humaine qui transforma la proie en victime sacrificielle, il y eut interchangeabilité entre l’homme et l’animal : dans les mythes, ainsi un bélier prit la place d’Isaac dans le sacrifice que s’apprêtait à commettre Abraham, et Ulysse, qui devait être dévoré, s’enfuit sous un bélier. Sur la croix, il n’y eut pas de substitution !

Dans cette évocation du caractère du Bélier, l’astrologie s’avère suffisamment précise pour que nous rendions hommage à notre première lectrice, qui s’y reconnaîtra…

 

Christelle Laizé et Philippe Guisard

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