Alors que se disputent à Pékin et jusqu’au 30 août les 15e championnats du monde d’athlétisme, marqués cette année encore par une course éblouissante d'Usain Bolt, rappelons-nous que les Grecs anciens, inventeurs de la discipline, avaient aussi leurs dieux du stade.
Célébrons par exemple Léonidas de Rhodes, légendaire vainqueur, lors de quatre olympiades successives entre 164 et 152, des épreuves du stadion (200m), du diaulos (400m) et de l’hoplitodromos (course armée). Un exploit sans précédent, sans comparaison depuis, et peut-être immortalisé sur un vase du British Museum.
Usain Bolt versus Léonidas de Rhodes
Pensons aussi au brave messager Pidippidès qui, d’après la tradition, parcourut au pas de course les 42 kilomètres séparant Athènes de Marathon et inspira, lors de la création des Jeux Olympiques modernes en 1896, l’épreuve du même nom (le record du monde de marathon est aujourd’hui de 2h02min57s et est détenu depuis 2014 par l'athlète kenyan Dennis Kimetto).
Ayons une pensée amicale pour le distrait sprinter Orsippe de Mégare qui, lors d’une compétition, se serait malencontreusement pris les pieds dans sa ceinture dénouée et aurait fini sa course dans le décor. C’est à la suite de ce douloureux incident, nous dit Isidore de Séville [1], que les athlètes grecs auraient pris la décision de ne plus courir que dans un très simple appareil (voir image ci-dessus).
Enfin, pensons au plus grand sportif que la terre ait connu : Milon de Crotone, six fois vainqueur aux Jeux Olympiques, sept fois aux Jeux Pythiques, neuf fois aux Jeux de Némée et dix fois aux Jeux Isthmiques.
Amis des Classiques, profitons des jours d’été qui nous restent avant de reprendre nos marques et de nous lancer à notre tour dans la course de septembre.
Prenons, à l’image du professeur Tatoum, quelques jours de vacances supplémentaires. Mettons à profit, malgré Sénèque, notre temps libre. Surtout, faisons la sieste, dormons, ronflons avec ardeur jusqu’au dernier quart d’heure !
[1] Isidore de Séville, Étymologies, XVIII, 17, 2.