Si les mois de juillet et d’août comptent tous deux 31 jours, une des raisons invoquée serait la suivante : Auguste, le premier empereur romain, ne voulait pas que la partie de l’année qui porterait son nom soit moins longue que celle de César. L’anecdote, comme souvent en matière d’Antiquité, a été décrétée tour à tour véritablement véridique et fallacieusement fausse. Toutefois, cette vraie fausse histoire a le mérite de souligner ceci : grâce aux Romains nous avons un jour d’été supplémentaire. Ce jour faste, cueillons-le avec douceur : carpe diem.
Profitons-en pour traîner un peu, prendre notre temps, musarder, c’est-à-dire, étymologiquement, lever le museau en l’air. Cela tombe bien : c’est la période durant laquelle l’Antiquité et ceux qui la transmettent désertent salles de classes, universités et bibliothèques pour sortir en plein air. Les moins chanceux attendent patiemment une amélioration de la circulation sur une des multiples voies romaines, dont l’une des plus fameuses, la Nationale 7, conduit au Mare Nostrum.
Les plus audacieux se livrent à leur passion pour le pugilat ou la course de char durant les Journées romaines d’Arles, les plus khâgneux goûtent au plaisir de la campagne en lisant la fable du rat des villes et du rat des champs chez Horace ou le mythe des cigales chez Platon. D’autres enfin, une fois leurs bouquins refermés sur le nom de Paphos, écoutent dans la tiédeur d’un soir d’été les vers de Sénèque ou d’Euripide depuis les gradins d’un théâtre antique.
Amis des Classiques, hâtons-nous de musarder !
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