Les Amis de Guillaume Budé – Bienvenue à Dante !

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Cette chronique  raconte la vie des Classiques à la Renaissance. Des contemporains de l’humaniste Guillaume Budé (1467-1540) permettent de voir comment l’Antiquité alimente la culture, la pensée et la langue de l’époque.

Le premier volume de La Divine Comédie se termine par la sortie de Dante et Virgile de l’Enfer : « E quindi uscimmo a riveder le stelle. » Soit, en français, « Et puis nous sommes sortis pour revoir les étoiles. » À l’occasion des nombreux événements organisés 700 ans après la mort du poète national, le ministre italien de la Culture a voulu voir dans ce vers un signe d’espoir après les mois de pandémie. C’est le vers idéal pour commencer la nouvelle saison de chroniques qui s’ouvre aujourd’hui, saison dont Dante est l’invité d’honneur. Les « amis de Guillaume Budé » ne pouvaient en effet pas manquer de commémorer l’événement à leur manière !

Dante fait partie de ces écrivains dont, en France, on connaît le nom, le titre d’un chef-d’œuvre (La Divine Comédie) et… guère plus ! Ces chroniques vont être l’occasion de (re)découvrir l’auteur, sa vie et son œuvre. Commençons dès maintenant par une brève biographie de Dante Alighieri. Le nom du poète est presque indissociable de celui de Florence, où il est né en 1265. Cette cité a marqué tant sa vie que son œuvre.

« En 1277, le jeune Dante est “promis” à la fille de messer Manetto Donati ; plus tard, effectivement, Gemma deviendra sa femme. Le couple aura trois fils, Giovanni, Jacopo, Pietro (ces deux derniers seront parmi les premiers commentateurs du poème paternel) et Antonia, peut-être identifiable sous le nom de Béatrice, au couvent de Santo Stefano degli Ulivi à Ravenne. » (Carlo Ossola, Dante, Paris, Que sais-je ?, 2021, p. 9)

Dante participe, en 1289, aux différentes campagnes militaires de Florence contre les cités des environs : bataille de Campaldino (contre Arezzo) et prise de la forteresse pisane de Caprona. Tout en s’intéressant à la poésie et la philosophie, il s’inscrit dans une corporation pour avoir accès à une charge publique. Alors, il « entame une rapide et brillante carrière politique (1295-1300) : d’abord dans le Conseil spécial du peuple (novembre 1295-avril 1296), puis parmi les Sages pour l’élection des prieurs, et en dernier lieu membre du conseil des Cent (mai-décembre 1296). Envoyé à San Gimignano pour une mission, il est nommé prieur à son retour (15 juin-15 août 1300). » (Carlo Ossola, Dante, p. 11-12) Un prieur est un haut magistrat de Florence.

La vie florentine est troublée par les affrontements entre les marchands et les nobles et cela conduira à la chute politique de Dante. En janvier 1302, il est condamné à deux ans d’exil qui deviennent un exil à perpétuité dès le mois de mars. Cette sentence, vécue comme une injustice, n’empêche pas Dante d’écrire : citons notamment le Banquet, la Monarchie et bien sûr La Divine Comédie qui occupa le poète jusqu’à sa mort, en 1321, à Ravenne.

Un vers tiré du chant IV de L’Enfer nous servira de devise — et de conclusion — en cette période anniversaire :

Onorate l’altissimo poeta ; / l’ombra sua torna, ch’era dipartita.
« Honorez le très grand poète ; / son ombre revient, qui était partie. »

 

Image : Portrait de Dante par Sandro Botticelli

Portrait de Dante par Sandro Botticelli
(Source : Wikipédia)

 

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