Décembre sous le signe des mots grecs et latins !
Cette année, du 1ᵉʳ au 24 décembre, La Vie des Classiques vous propose un voyage quotidien au cœur des langues anciennes. Chaque jour, un mot grec ou latin – choisi pour sa beauté, son étrangeté, sa force évocatrice ou son actualité – sera présenté par l’un·e de nos auteur·trice·s. Étymologie, usages, petites histoires, dérivés modernes, sens perdus ou retrouvés… Ces mots ouvrent une fenêtre sur la manière dont les Anciens pensaient le monde, et sur la façon dont leurs mots continuent d’habiter le nôtre.
phaselus
Phaselus, ton aura de mystère, c’est ton [s] voisé entre deux voyelles sonores qui te la donne, on croirait entendre le zéphyr.
Phaselus désigne le petit bateau, l’esquif, mais aussi une légumineuse, le haricot.
Pline l’Ancien (Histoire Naturelle, XVIII, 33) explique comment le cultiver : « Les haricots peuvent être semés depuis les ides d'octobre jusqu'aux calendes de novembre. Il faut les cueillir dès qu'ils ont commencé à mûrir, car ils tombent d'eux-mêmes ; et quand ils sont tombés, ils se cachent dans la terre ».
Phaselus signifiant le petit bateau se trouve dans le poème 4 de Catulle, composé en sénaires iambiques purs ; ce dernier évoque, à la manière d’une épitaphe, un navire léger doté du langage qui, après avoir transporté son maître à travers l'Adriatique et la mer Égée, en volant sur les flots, est mis au repos sur un lac, et est consacré, pour sa retraite, à Castor et Pollux, protecteurs de la navigation. Ce petit navire n’a, dans le poème, rien à envier à la majestueuse nef Argo, ni son voyage, ni son destin.
Du frêle esquif, il ne reste rien aujourd’hui, mais on mange encore des faséoles, des fayots, dans une fasole batuta, recette roumaine de purée de haricots blancs aux poivrons.
Mosaïque romaine représentant la sortie de Thésée du labyrinthe,
Carthage (Tunisie), v. 200–250 de notre ère
Source : Wikimedia
Florence Garambois-Vasquez