Amis des Classiques, trinquons !
Brun comme un bordeaux et blond comme un bourgogne, ils sont arrivés les nouveaux titres de la Collection des Universités de France, dite « Budé ». Quelle bonne cuvée cette année ! Au programme, les fourches caudines racontées par Tite-Live, la bouche d’or de Dion de Pruse et la vie faramineuse de l’esclave Ésope.
Au début des Budés, c’était la guerre de tous les côtés dans un siècle qui naissait, les incertitudes sur l’avenir, les antagonismes et les extrémistes qui s’exacerbaient : autant dire que du point de vue de l’horreur rien n’a changé, mais la persévérance et la détermination des savants non plus, si bien que les volumes qui voient le jour sont le 483e pour les latins et les 584e et 585e pour les grecs.
Ils nous font toucher du doigt ce qu’est la véritable érudition et combien elle est vivante : derrière la somme de recherches et de travail nécessaires pour trouver, compiler, comparer et au final recréer les mots de ceux qui les ont pensés, il y a des vies, des mains qui transcrivent, illustrent, cachent des manuscrits, des mécènes qui les préservent dans leurs bibliothèques, des voyageurs curieux qui leur font voir du pays. Ils nous font comprendre que les Humanités sont des humanités, celles des individus qui au milieu de leurs joies et de leurs soucis ont tendu la main vers l’avenir et nous les ont transmis.
Amis des Classiques, trinquons à l’érudition vivante !