Amis des classiques, déployons nos ailes !
Comme l’âme et l’amour, Νική, la Victoire, est dotée d’ailes. Ce ne fut pas toujours le cas. Hésiode l’installe docilement dans le cortège de Zeus tandis que l’auteur de l’Hymne homérique à Arès la peint en puissante guerrière. Mais la victoire, comme la chance et l’amour, ne se laisse pas emprisonner, ne reçoit d’ordre de personne et ainsi des ailes lui ont poussé. Seule Athéna, parfois, parvient à l’apprivoiser.
Fugace, intempestive autant qu’imprévisible, elle est pourtant généreuse, acceptant souvent de voler au secours des mortels. Les Romains, prudents, avaient toujours son effigie avec eux, soit en poche sous la forme d’une pièce de monnaie, soit chez eux, lui réservant une statue et un culte à domicile. Tous les empereurs après Auguste prirent grand soin d’avoir leur propre victoire. Pour nous, Nikê s’est facétieusement posée à la frontière italienne ainsi que sur les baskets des jeunes hellénistes et latinistes qui font leur rentrée ces jours-ci, et sans doute également sur les chausses de leurs éminents professeurs. Souhaitons-leur de voler de leurs propres ailes, munis de leur nouveaux savoirs.
Amis des Classiques, déployons nos ailes, les ailes de la liberté et de la victoire !