Errare humanum est — L’idée de la décennie

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Plantages, intuitions malheureuses et autres fausses bonnes idées de nos illustres ancêtres. 

Après dix années d’un siège sans répit, la ville de Troie est en proie à une étrange excitation : les Grecs auraient abandonné leurs positions, levé le camp, dressé les voiles. Sur le rivage, un gigantesque cheval de bois fait face à la mer. « C’est un piège ! » déclarent certains. D’autres, dubitatifs, écoutent les explications de Sinon : « Les Grecs ont bâti cette statue en offrande à Athéna, suffisamment grande pour que vous ne puissiez la déplacer entre vos murs et gagner ainsi la protection de la déesse. » Laissé pour mort par la flotte achéenne, ce Sinon a suffisamment de rancœur dans la voix pour s’attirer la confiance du grand roi Priam. Après un temps de réflexion, celui-ci se tourne vers sa fille : « Vraiment, Cassandre, tu vois le mal partout ! »

24 heures plus tard…

Agamemnon se frotte les mains de joie : Ilion, la grande Ilion, détruite, brûlée, réduite en cendres. Tapis dans le silence, ses hommes ont attendu que les Troyens soient endormis pour attaquer. Le chef des achéens lève les yeux vers l’horizon et songe à la douceur du foyer qui l’attend, en Grèce. « La première chose que je fais quand j’arrive, songe-t-il : je prends un bain ! »

Ups ! Id iterum faciebam

Virgile, Énéide, livre II

Quintus de Smyrne, La Suite d’Homère, XII-XIII

Eschyle, Agamemnon

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