Les lauréats du Concours CICERO - Laure

Média :
Image :
Texte :

Depuis 2006, le concours international de culture antique et de langue latine Cicero (Certamen In Concordiam Europae Regionum Omnium, Concours pour la concorde entre l’Europe et les pays du monde) permet à plusieurs pays de participer simultanément à un événement qui promeut les valeurs de convivance et de paix en Europe, ainsi que les langues anciennes, selon le souhait du concepteur et directeur du concours, Patrick Voisin.

En douze questions, La Vie des Classiques vous propose de découvrir quelques lauréats du concours grâce à des entretiens qui vous feront partager la passion de ces jeunes et brillants antiquisants !

Comment vous présentez : Quel âge avez-vous? Où habitez-vous? Quels-sont vos hobbies ?  Les livres et la musique que vous écoutez en ce moment? 

Je m’appelle Laure Lamarque, j’ai 18 ans et je viens d’un village au Nord de Montpellier qui se nomme Saint Clément de Rivière. Je suis actuellement à Saarbrücken (Allemagne) pour mes études.

Je suis passionnée de musique. La formation acquise au Conservatoire en Violon, musique de chambre et orchestre me permet de jouer régulièrement dans différentes formations et de côtoyer de nombreuses nationalités. C’est extrêmement enrichissant. Le sport (course, badminton, squash) fait aussi partie de mon quotidien et m’aide à trouver un certain équilibre.

L’Odyssée d’Homère et Le nœud de Vipères François Mauriac sont les derniers livres que j’ai lu. On trouve dans la littérature des informations, des images et sensations uniques qui attisent notre curiosité.

Quant à la musique écoutée, j’alterne entre musique actuelle et musique classique avec des compositeurs privilégiés comme Mendelssohn, Tchaïkovski ou encore Ravel. Tout dépend du moment.

Quand et comment avez-vous commencé à vous intéresser à l’Antiquité? Y-a-t-il eu des rencontres importantes?

J’ai débuté le latin en classe de 5ème mais malheureusement je n’ai pu en faire qu’un an au collège. Mon premier professeur de latin fait partie des rencontres importantes. Son enseignement nous a montré la richesse de cette langue (grande aide à la compréhension et à l’enrichissement du vocabulaire) et l’importance de cette civilisation. J’ai repris le latin au lycée, en classe de première avec un professeur tout aussi captivant et encourageant.

Comment s’est prise la décision d’étudier les langues anciennes? Qu’on dit vos parents? vos amis? Etudiez-vous aussi le grec?

C’est à la suite à une présentation du professeur dans les classes de 6eme que la décision a été prise, et soutenue par mes parents. Beaucoup de mes amis voulaient découvrir une civilisation qu’ils savaient importante mais étaient rétissants à l’idée d’aborder l’aspect grammatical de la langue.

Lorsque j’ai repris l’étude des langues anciennes au lycée, j’ai débuté le Grec en parallèle avec le Latin. C’est une véritable chance que ces deux cours puissent être suivis simultanément.   

Où et comment les avez-vous étudier? Avez-vous eu des enseignants de latin/grec marquants ( terriblement bons ou mauvais!)

Tout s’est fait au collège et au lycée, alternant entre culture et étude de la langue.

Je n’ai eu que de très bons enseignements, de ceux qui vous poussent constamment à la recherche. J’ai aussi eu la chance en première d’avoir le même professeur en français, grec et latin. Les rapprochements fait en cours de français avec les cours de langues anciennes étaient très enrichissants.

Quel est le premier texte que vous avez traduit?

Il s’agissait d’un texte de Vitruve sur la Construction du théâtre.

Est-ce que vous trouvez ça difficile les langues anciennes? par rapport aux langues vivantes et aux maths notamment?

Le Grec et le Latin posent des problèmes différents notamment dans la traduction. Mais l’apprentissage de l’allemand dès la 6eme a grandement facilité l’abord grammatical des langues anciennes avec notamment l’utilisation des cas : Nominatif, Accusatif… Je mettrais l’apprentissage des langues anciennes et des langues vivantes au même niveau de difficultés, toutes ont leurs subtilités.

On apprend à être rigoureux dans nos démarches ce qui est très utile en mathématiques.

Qu’est-ce que cela vous apporte dans votre quotidien? dans votre formation intellectuelle?

C’est un apport considérable. En plus de l’ouverture d’esprit, j’ai appris à aller à l’origine des mots, à comprendre leur construction, ce qui m’est très utile dans la compréhension de l’allemand au quotidien et, des subtilités du vocabulaire français. Un apprentissage qui me servira lors de mes études de droit.

Racontez-nous l’aventure du concours Cicero.

Ce fut une première. Ce concours nous a été présenté il y a 1 an et ce fut une occasion unique d’élargir ma culture antique sur un merveilleux thème : Alexandrie. J’ai appris à m’organiser et à rester pertinente dans mes recherches, profitant des petits temps libres au lycée pour m’y plonger. La période à traiter étant grande, nous pouvions clairement voir évoluer la ville et nous intéresser aux différentes cultures qui s’y rencontraient. Concernant l’épreuve de langue, je l’ai travaillée grâce aux différentes traductions faites en classe. En Avril, je me suis rendue à Marseille (Lycée Thiers) pour composer. Tout cela s’est déroulé dans une ambiance conviviale.

Vous étiez surprise du résultat?

J’ai été agréablement surprise du résultat. Les recherches et sauts de lien en lien ont porté leur fruit.

Continuez-vous les langues anciennes l’an prochain? Pourquoi?

Abordant des études supérieures dans une langue étrangère, il me semble difficile de suivre une formation de langues anciennes en parallèle. Mais je participerai volontiers à l’épreuve de culture de l’année 2018 : Les Métamorphoses végétales.

Citez un auteur de l’antiquité que vous avez lu (votre préféré par exemple) et un que vous souhaitez lire?

Friande de théâtre, je me suis beaucoup tournée vers Euripide, Sophocle et Eschyle. Je m’intéresse aux différents traitements d’un mythe que ce soit entre auteurs de l’antiquité ou modernes, et les mises en scènes qui en découlent aujourd’hui.

Quel est le personnage historique/héros de l’Antiquité qui vous fait rêver? pourquoi?

Iphigénie est un personnage qui m’intrigue beaucoup… Fille d’Agamemnon, elle est donnée en sacrifice par celui-ci, désemparée, innocente et trompée. Un destin tragique utilisé par Lucrèce dans son Eloge d’Epicure tant l’acte est révoltant. On lui attribue des fins très différentes allant de la mort certaine à un sauvetage accordé par Diane. Une version post-sacrifice d’une Iphigénie devenue prêtresse que j’ai pu apprécier au théâtre dans l’Iphigénie en Tauride de Goethe.

Dans la même chronique

Dernières chroniques